Iorana Rapa Nui
Ile de Paques, parce que decouverte en 1722 un dimanche de Paques par un explorateur hollandais, ce petit bout de terre de 23km sur 12km de large fascine autant qu il intrigue.
Rapa Nui est son nom pascuan.
Ioarana signifie bonjour en polynesien.
Le mystere plane sur l origine de son peuplement toujours incertaine. Tribue polynesienne, d Amerique du sud, les theories sont nombreuses, voire farfelues pour certaines, allant jusqu a imaginer l ile comme la pointe d un continent englouti...
Le 13 octobre 2007, apres 5 heures de vol depuis Santiago du Chili, nous atterrissons a Hanga Roa. Les hoteliers pascuans nous accueillent avec des colliers de fleurs, un petit gout de Polynesie flotte dans l air. Malheureusement flottent aussi dans l air de gros nuages...
Pluie et eclaircies se succederont toute la duree de notre sejour, avec un vent violent allant jusqu a 100km/h. De quoi decoiffer les Moais! 
Nous avions d ailleurs prevu de camper, mais compte tenu de la meteo nous avons vite opte pour un peu plus de confort. Il existe de nombreuses petites pensions, ou on se loge facilement. Nous sommes restes au camping Mihinoa, qui offrait une vue exceptionnelle sur l ocean et proposait aussi des chambres a l abri... et au sec!
L Ile de Paques n est pas vraiment une ile paradisiaque. Il n y a qu une seule plage et peu de cocotiers. C est une terre sauvage ou les chevaux se baladent en liberte, et ou la population de 3500 habitants se concentre autour d un seul village. Le relief est constitue de 3 volcans et de nombreuses collines. On peut faire le tour de l ile en une heure au volant d une jeep.
Se retrouver au bout du monde, sous la pluie en regardant les vagues s echouer sur les falaises a quelque chose de deroutant. Peut etre est ce la fatigue de 9 mois de deplacement continu, mais les tous premiers jours l energie nous manque. Nous essayons de nous rendre sur les sites a pied, mais avancer est une lutte feroce contre le vent!
Entre deux averses, les silhouettes des Moais se profilent a l horizon. Le mystere de ces geants de pierre qui peuplent l ile n est pas elucide. Pour la plupart, ils contemplent le lointain, comme investis d une mission de surveillance, de protection.
Pourtant, plusieurs d entre eux gisent sur le sol, comme dechus. Certains allonges, d autres enterres jusqu au cou.
Le moment le plus emouvant pour moi est le lever de soleil sur le site de Tongariki, l un des plus importants puisque 15 statues sont alignees debout cote a cote.
Leves a 6 heures du matin, nous conduisons pour nous rendre sur place, a environ 25 mn du village. Bientot, un panneau annonce le fameux lieu. Il fait nuit noire et le site nous est completement inconnu puisque pour garder la surprise, nous avons choisi de ne pas le visiter en plein jour.
Le ciel est etoile, le vent s est calme et nous sommes seuls dans l obscurite a essayer de distinguer les Moais. Puis peu a peu le ciel s eclaircit, le soleil s annonce.
Derriere les nuages il diffuse une douce clarte et les 15 silhouettes se dessinent, encore brumeuses, puis de plus en plus nettes.
Apparition majestueuse, nous sommes souffles!
Voila donc les Moais qui emergent de la nuit, ces temoins d un autre temps, d une civilisation disparue dont on mesure encore toute la grandeur.
Ils en imposent autant par leur stature que par le mystere qui en emane.
Comme devant l armee de terre cuite a Xian en Chine, ou les temples d Angkor au Cambodge, le poids de l histoire est ecrasant.
L un des 3 volcans de l ile servait de carriere pour la fabrication des statues. La roche etait taillee sur place avec des pics et des haches. C est egalement un site passionnant ou on decouvre plus de 300 statues inachevees, cassees, allongees ou enterrees. On deambule au milieu d elles pour atteindre le sommet du volcan d ou la vue est magnifique. Le cratere abrite un lac couvert de roseaux.
Il est difficile d expliquer l atmosphere qui se degage de l ile.
C est cela qui en fait un lieu unique!